Prime de déménagement : montant et conditions d’attribution en France

25 octobre 2025

Jeune famille française dans un appartement moderne avec cartons

1 070,23 euros, voilà la somme maximale que peut espérer toucher une famille pour accompagner un changement d’adresse. Derrière ce chiffre, une réalité administrative à tiroirs : chaque aide au déménagement a ses règles, ses conditions et ses subtilités. Durée d’occupation du précédent logement, nombre d’enfants à charge, motif du départ… Le parcours ressemble parfois à une course d’obstacles, où chaque dossier se joue sur des détails souvent ignorés.

Les montants attribués ne tombent pas du ciel : ils dépendent du profil du demandeur, de la raison du déménagement et du dispositif choisi. En France, plusieurs aides cohabitent, chacune avec ses plafonds, ses justificatifs à fournir et ses délais de versement. Naviguer entre ces dispositifs exige de s’informer, de comparer, d’anticiper.

Panorama des principales primes de déménagement en France

Changer de logement n’est pas qu’une histoire de cartons : les coûts imprévus s’accumulent vite. Heureusement, plusieurs dispositifs existent pour soulager la facture.

La prime de déménagement de la Caf cible en priorité les familles nombreuses. Dès l’arrivée du troisième enfant, naissance ou adoption, et si le foyer bénéficie de l’APL ou de l’ALF, une aide plafonnée à 1 070,23 euros est accessible. Ce montant grimpe à chaque enfant supplémentaire, une majoration de 89,19 euros étant ajoutée pour chacun.

La Msa propose exactement le même soutien, mais à destination des foyers relevant du régime agricole. Plafonds et conditions restent identiques à ceux de la Caf.

Pour les ménages fragilisés, la solidarité logement FSL prend le relais. Ce fonds départemental peut financer tout ou partie du dépôt de garantie, du premier loyer ou du transport du mobilier. Mais ici, chaque département décide : règles d’attribution, montants, critères sociaux, rien n’est figé.

Dans le monde du travail, Action Logement déploie le dispositif Mobili-Pass destiné aux salariés qui bougent pour leur emploi. L’aide prend la forme d’une subvention ou d’un prêt à taux réduit, jusqu’à 3 500 euros selon la zone géographique et les frais engagés.

À chaque dispositif, sa logique : certains couvrent les frais d’agence, d’autres soutiennent la recherche de logement ou se concentrent sur le transport des biens. Mais un point commun demeure : la diversité des critères impose d’être attentif, dossier en main, aux conditions propres à chaque aide.

À qui s’adressent ces aides et quelles sont les conditions à remplir ?

Chaque prime de déménagement répond à un public précis et à des conditions qui ne laissent guère de place à l’improvisation. Familles nombreuses, salariés contraints de déménager, foyers en difficulté : chaque cas de figure a son dispositif.

Pour la Caf, l’arrivée d’un troisième enfant dans le foyer (par naissance ou adoption) ouvre droit à la prime, sous réserve de toucher l’APL ou l’ALF pour le nouveau logement. Il faut aussi déposer sa demande dans les six mois qui suivent le déménagement. Peu importe les revenus : ce sont la composition du ménage et le bénéfice d’une allocation logement qui comptent.

La Msa applique ces mêmes critères pour les familles relevant du régime agricole.

Du côté des salariés, l’aide Mobili-Pass d’Action Logement cible ceux qui déménagent pour un motif professionnel : CDI, CDD ou mutation. Les indépendants et demandeurs d’emploi restent à l’écart de ce dispositif.

Pour les foyers les plus fragiles, le FSL (fonds de solidarité logement) intervient après étude des ressources et de la cellule familiale. Chaque département établit sa propre grille, parfois en collaboration avec Pôle emploi pour accompagner ceux en insertion.

Voici les principaux profils concernés par les différentes aides :

  • Familles avec au moins trois enfants : éligibles à la prime Caf ou Msa, sous réserve de percevoir une aide au logement.
  • Salariés en mobilité professionnelle : concernés par le Mobili-Pass d’Action Logement.
  • Ménages en situation précaire : aides du FSL, avec des critères et montants qui varient selon la localisation.

Qu’il s’agisse de la Caf, de la Msa, du FSL ou d’Action Logement, toutes les démarches reposent sur la constitution d’un dossier solide. Préparez : justificatifs de domicile, bail, attestation d’allocations, contrat de travail ou relevé de situation Pôle emploi selon le cas.

Montants, plafonds et particularités selon chaque dispositif

Le montant de la prime de déménagement dépend toujours du dispositif sollicité et de la situation personnelle. Pour la Caf et la Msa, le plafond s’établit à 1 070,23 euros pour trois enfants, avec une majoration de 89,19 euros par enfant supplémentaire. Seules les dépenses justifiées (transport, déménageur professionnel, location de véhicule) sont prises en charge : chaque facture doit correspondre au montant souhaité.

Pour les salariés, le Mobili-Pass d’Action Logement se distingue : subvention ou prêt à taux zéro, plafonné à 2 200 euros, montant variable selon la région et la nature du déménagement. Le Mobili-Pass vise principalement les frais de recherche de logement, honoraires d’agence ou assistance à l’installation, et couvre rarement le transport du mobilier.

Pour le FSL, tout dépend du département. Certains versent l’aide directement au bénéficiaire, d’autres règlent le déménageur ou le loueur de véhicule. L’objectif reste identique : lever les obstacles financiers à la mobilité et soutenir l’accès ou le maintien dans un logement.

Chacun de ces dispositifs exige la présentation de justificatifs précis, et le montant octroyé ne dépassera jamais les dépenses réellement engagées.

Quelles démarches effectuer et quels justificatifs fournir pour bénéficier d’une prime ?

Obtenir une prime de déménagement relève d’un processus minutieux. Il faut s’y prendre tôt et suivre les étapes imposées par chaque organisme. Un retard dans le dépôt du dossier peut suffire à perdre le bénéfice de l’aide.

Première étape : télécharger le bon formulaire. Pour la Caf ou la Msa, il s’agit du Cerfa n°11363*04, disponible sur leur site. Remplissez-le soigneusement, en indiquant précisément la composition de la famille et la nouvelle adresse.

Voici les principales pièces justificatives à joindre systématiquement à votre demande :

  • la facture du déménageur professionnel ou du loueur de véhicule, précisant coordonnées et date du service ;
  • la preuve d’attribution de l’aide au logement (APL ou ALF) pour la nouvelle adresse ;
  • le relevé d’identité bancaire pour le versement de la prime ;
  • l’attestation de l’employeur en cas de mobilité professionnelle, pour une demande auprès d’Action Logement.

Pour le FSL, la marche à suivre varie d’un département à l’autre. Il faut se rapprocher du service social du conseil départemental ou de la mairie, fournir une estimation détaillée des frais, un justificatif de ressources et le bail. Les agents sociaux peuvent accompagner les démarches, surtout si la situation est complexe.

Le traitement du dossier demande souvent plusieurs semaines. Pour éviter tout contretemps, rassemblez dès le départ tous les justificatifs liés au déménagement. Un document manquant ou une erreur de saisie peut entraîner un refus ou un retard de paiement.

Changer d’adresse, c’est parfois bien plus qu’un simple déménagement : c’est traverser un parcours administratif, fait de formulaires et de critères, où chaque étape compte. Saisir sa chance, c’est aussi jouer la carte de l’anticipation, pour que la nouvelle clé tourne sans accroc dans la serrure.

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