Un particulier peut cumuler plusieurs biens meublés en location sans jamais être considéré comme professionnel. La limite ne dépend ni du nombre de logements ni des revenus totaux, mais d’un seuil précis de recettes et de l’absence d’inscription au registre du commerce.
Le régime fiscal associé permet de déclarer les revenus dans une catégorie spécifique, souvent plus avantageuse que celle des locations vides. Des conditions strictes encadrent ce dispositif et excluent certains profils, y compris certains investisseurs aguerris. La frontière entre amateur éclairé et professionnel reste étroite, mais codifiée.
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Le statut LMNP : une solution accessible pour les particuliers
Le statut LMNP s’est solidement installé comme une alternative recherchée par les propriétaires souhaitant s’orienter vers la location meublée sans assumer les contraintes d’une activité professionnelle. Ce dispositif vise large : particulier qui souhaite compléter ses revenus, investisseur novice ou propriétaire expérimenté en quête de diversification avec un logement meublé, que ce soit à Paris ou dans toute la France.
Pour bénéficier du statut LMNP, il suffit de louer un bien équipé conformément à la réglementation. Voici les équipements qui doivent absolument être présents :
- matelas
- plaques de cuisson
- vaisselle
- réfrigérateur
- luminaires
Le contrat de bail doit prévoir une durée minimale d’un an (ou neuf mois si le locataire est étudiant). Plusieurs types de biens ouvrent droit à ce régime :
- appartement
- maison
- chambre d’hôtes
- gîte
- résidence de services
- même EHPAD
L’accès au régime ne requiert aucune création de société : il suffit de déclarer l’activité auprès de l’INPI pour obtenir un numéro SIRET. La location peut prendre plusieurs formes : longue durée, saisonnière, étudiante ou bail mobilité, à condition de respecter l’un de ces plafonds :
- recettes locatives inférieures à 23 000 € par an
- ou à 50 % des revenus du foyer fiscal
Le LMNP convient donc à celles et ceux qui souhaitent développer leur patrimoine immobilier tout en gardant une gestion souple et une fiscalité avantageuse, dès lors qu’ils restent dans les clous de ces seuils. Le dispositif impose aussi le respect des critères de décence, pour assurer au locataire un minimum de confort. Les démarches administratives sont simples : pas de frais cachés, pas de gestion complexe.
Qui peut réellement bénéficier du régime de loueur meublé non professionnel ?
La question revient en boucle : qui peut bénéficier du statut LMNP ? La réponse vise d’abord les particuliers. Tout propriétaire qui loue un bien meublé en France, à condition que cette activité ne constitue pas sa source principale de revenus, y a droit. Les seuils à respecter sont clairs :
- les recettes locatives doivent rester inférieures à 23 000 € par an
- ou représenter moins de 50 % du revenu global du foyer fiscal
Ce régime n’exclut pas l’investisseur occasionnel ni le multipropriétaire, tant que ces limites ne sont pas dépassées.
Le dispositif n’est pas réservé aux particuliers en nom propre : une SCI à l’impôt sur le revenu, sous réserve de certaines conditions, peut aussi profiter du régime LMNP. Attention : l’activité de location meublée doit rester accessoire et ne pas constituer l’objet principal de la société. L’immatriculation auprès de l’INPI reste incontournable pour obtenir un numéro SIRET, même pour un bail meublé classique.
Le logement, appartement, maison, chambre d’hôtes, gîte ou résidence de services, doit répondre aux exigences du meublé non professionnel : mobilier, équipements obligatoires, durée minimale du bail (un an, ou neuf mois pour un étudiant). Qu’il s’agisse de la résidence principale du locataire ou d’une location saisonnière ou étudiante, le LMNP reste possible.
Nul besoin de créer une société commerciale ni de s’inscrire au registre du commerce. Il suffit de louer, déclarer et percevoir ses revenus locatifs en respectant la réglementation. Les investisseurs aguerris trouvent dans cette formule la souplesse idéale pour piloter leur patrimoine sans tomber dans la fiscalité du professionnel.
Avantages fiscaux et atouts financiers du LMNP à ne pas négliger
Le statut de loueur meublé non professionnel (LMNP) séduit par une fiscalité allégée et une grande liberté de gestion. Les revenus issus de la location meublée sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), et non comme revenus fonciers « classiques ». Deux options sont possibles : le micro-BIC et le régime réel.
Pour mieux comprendre ces options, voici leurs principales caractéristiques :
- Le micro-BIC s’applique automatiquement si les recettes locatives annuelles ne dépassent pas 77 700 €. Il prévoit un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers perçus (sauf pour les meublés de tourisme non classés, où cet abattement tombera à 30 % à partir de 2025).
- Le régime réel autorise la déduction de toutes les charges réelles (intérêts d’emprunt, frais de gestion, travaux, assurances, taxes) et l’amortissement du bien immobilier, ce qui réduit nettement la base imposable. Cette possibilité d’amortissement constitue l’un des leviers les plus appréciés du LMNP pour alléger la fiscalité.
Les déficits générés sous le régime réel peuvent être reportés sur les revenus LMNP des dix années suivantes, mais jamais sur le revenu global : un avantage réservé au statut LMP.
Concernant la plus-value de cession d’un bien en LMNP, elle suit la fiscalité appliquée aux particuliers. Aucune cotisation sociale n’est due tant que les recettes restent sous le seuil de 23 000 €. En revanche, la CFE (cotisation foncière des entreprises) et la taxe foncière s’appliquent. La plupart des locations sont exonérées de TVA, sauf si elles incluent des prestations para-hôtelières.
Ce statut reste ainsi un atout de choix pour générer des revenus complémentaires, préparer sa retraite ou accroître la valeur de son patrimoine, sans multiplier les démarches administratives ou les complications fiscales.
LMNP, LMP, location nue : quelles différences pour votre projet immobilier ?
Faire la différence entre location meublée non professionnelle (LMNP), location meublée professionnelle (LMP) et location nue, c’est orienter sa stratégie patrimoniale vers le régime fiscal le plus pertinent. Chacun impose ses propres règles et ouvre la voie à des avantages aussi variés que ses contraintes.
Le LMNP, accessible à tout particulier qui respecte le plafond de 23 000 € de recettes locatives annuelles ou 50 % des revenus du foyer, offre la possibilité d’opter pour le régime BIC : abattement ou amortissement à la clé. Les éventuels déficits ne s’imputent que sur les revenus futurs provenant de la location meublée non professionnelle, jamais sur l’ensemble du revenu du foyer. Lors de la revente, la plus-value est imposée selon le régime des particuliers.
Le LMP s’adresse aux bailleurs franchissant ces seuils, avec inscription obligatoire au registre du commerce. Son principal avantage : la possibilité d’imputer les déficits sur l’ensemble du revenu global, ce qui allège la pression fiscale pour les investisseurs fortement imposés. Au moment de la cession, la fiscalité diffère, s’apparentant à celle des professionnels, avec parfois une exonération selon certaines conditions. L’autre grande différence : le LMP n’entre pas dans le calcul de l’IFI, contrairement au LMNP.
Face à ces formules, la location nue se fonde sur le régime des revenus fonciers. Elle ne permet pas d’amortir le bien, mais autorise la déduction de charges réelles. Son imposition reste souvent moins favorable, faute d’abattement significatif.
À chacun sa voie : flexibilité du LMNP, puissance fiscale du LMP ou simplicité de la location nue. Entre ces trois chemins, c’est la rentabilité nette et la trajectoire du patrimoine qui se dessinent, pour aujourd’hui et demain.