Amortissement LMNP : tout savoir sur l’investissement en location meublée non professionnelle

14 novembre 2025

Femme professionnelle avec documents d'investissement immobilier

36 % des investisseurs en immobilier locatif choisissent le statut LMNP. Un chiffre qui ne doit rien au hasard : derrière ces trois lettres se cache une mécanique fiscale redoutable, trop souvent méconnue, qui peut transformer le rendement d’un bien meublé.

L’amortissement en LMNP ne s’applique pas sur la valeur du terrain, mais uniquement sur les biens mobiliers et immobiliers, selon des règles comptables strictes. La durée d’amortissement varie : en général de 5 à 10 ans pour le mobilier, de 20 à 30 ans pour l’immobilier.

Cette mécanique permet, dans de nombreux cas, de neutraliser presque intégralement l’imposition sur les loyers perçus, sans limitation de montant. Pourtant, certains frais et charges demeurent non amortissables, et des spécificités s’appliquent selon la nature du bien et la situation du propriétaire.

Pourquoi l’amortissement est au cœur de l’investissement en LMNP

Sous le régime réel, l’amortissement LMNP s’impose comme l’arme favorite de celles et ceux qui visent la performance sur la location meublée non professionnelle. Oubliez les recettes toutes faites du micro-BIC : ici, chaque euro investi se traduit année après année par une charge déductible, rognant le montant imposable des revenus locatifs jusqu’à, parfois, ne plus laisser la moindre miette à l’administration fiscale.

Ce statut LMNP attire par sa capacité à optimiser l’impôt, tout en restant accessible. L’amortissement ne concerne jamais le terrain. Il cible tout ce qui a une durée de vie utile dans le logement : bâti, mobilier, équipements, travaux. Chaque catégorie suit une durée d’amortissement bien cadrée par la réglementation, permettant de répartir méthodiquement la dépense sur plusieurs années.

En optant pour le réel, il faut accepter une gestion plus rigoureuse. Cela signifie tenir une comptabilité soignée, conserver les justificatifs, et suivre chaque charge ainsi que chaque dotation aux amortissements. Sans surprise, beaucoup de bailleurs préfèrent s’appuyer sur un expert-comptable spécialisé pour piloter leur location meublée et éviter les fausses notes fiscales.

Voici deux régimes qui s’affrontent et qu’il convient de bien distinguer :

  • Le micro-BIC applique un abattement fixe de 50 % sur les loyers, sans ouvrir la porte à la moindre déduction supplémentaire.
  • Le régime réel, lui, permet de jouer la carte de l’amortissement pour optimiser la rentabilité de son investissement LMNP.

La force du dispositif LMNP réside dans sa souplesse : particuliers novices ou investisseurs aguerris y trouvent leur compte. Si une seule règle devait résumer l’intérêt de ce statut, ce serait celle-ci : l’amortissement LMNP est le pivot d’une stratégie patrimoniale efficace et durable.

Comment calculer l’amortissement d’un bien en location meublée non professionnelle ?

Pour maîtriser l’amortissement, il faut s’en tenir à une méthode stricte, propre au régime réel simplifié en location meublée non professionnelle. Chaque élément du bien, bâti, mobilier, travaux, possède sa propre durée d’amortissement. Oubliez le terrain, il ne rentre jamais dans le calcul. L’essentiel repose sur l’identification rigoureuse de chaque poste lors de l’acquisition ou de la rénovation.

Le bâti s’amortit généralement sur 25 à 40 ans. Le mobilier, lui, s’étale entre 5 et 10 ans. Quant aux travaux, ils se répartissent souvent sur 10 à 15 ans, selon leur nature. Ce découpage précis impose de bien ventiler les montants lors de la déclaration.

Le principe de calcul reste limpide : prenez le montant amortissable, divisez-le par la durée choisie, et obtenez la dotation annuelle à déduire. Par exemple : un mobilier acheté 5 000 euros, amorti sur cinq ans, donne 1 000 euros de charge annuelle. Pour le bâti, un bien de 150 000 euros, amorti sur 30 ans, permet de déduire 5 000 euros par an.

Pour accompagner ce calcul, plusieurs points de vigilance s’imposent :

  • Le tableau d’amortissement LMNP est un outil incontournable pour anticiper et gérer chaque dotation annuelle.
  • La répartition initiale entre terrain, bâti, mobilier et travaux conditionne la réussite de l’optimisation fiscale.
  • Le régime réel simplifié demande une traçabilité et une rigueur sans faille sur les montants engagés.

Dans le doute, mieux vaut s’entourer d’un professionnel du chiffre. Il saura sécuriser chaque étape et garantir la conformité de votre statut de loueur meublé non professionnel face au fisc.

Avantages fiscaux : ce que l’amortissement change concrètement pour votre imposition

L’amortissement en location meublée non professionnelle, via le régime réel, redessine la fiscalité des loyers. Chaque année, une partie de la valeur du bien, du mobilier, et des travaux est déduite avant calcul de l’impôt. Le bénéfice imposable fond alors, parfois jusqu’à disparaître.

Comparé au micro-BIC, qui applique un abattement de 50 %, le régime réel marque la différence : il peut permettre de supprimer l’impôt sur le revenu et même de réduire drastiquement les prélèvements sociaux. Tant que l’ensemble des charges et amortissements dépasse les loyers, la base taxable s’efface. L’investisseur perçoit alors des loyers quasi nets, année après année.

Voici les principaux postes déductibles sous le régime réel :

  • Les dotations aux amortissements, calculées annuellement sur la valeur du bien et du mobilier,
  • Les charges courantes : intérêts d’emprunt, assurances, coûts d’entretien,
  • Les taxes et frais relatifs à la gestion locative.

Le régime réel BIC s’applique, et non celui des revenus fonciers, permettant d’atteindre un niveau d’optimisation difficilement accessible en location nue. L’effet de levier fonctionne sur tous les types de biens : ancien, neuf, résidence services, location classique. Cette combinaison de l’amortissement et des charges propulse la rentabilité nette, tout en gardant la fiscalité sous contrôle.

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Exemples chiffrés et cas pratiques pour bien comprendre le mécanisme

Pour bien saisir la logique de l’amortissement LMNP, rien ne vaut un exemple chiffré. Imaginons un appartement acheté 200 000 euros, auquel s’ajoutent 10 000 euros de mobilier, loué à l’année en résidence étudiante sous le régime réel, avec 10 000 euros de loyers encaissés chaque année.

Lors de l’acquisition, la part du terrain (non amortissable) représente 10 % du prix total. La base amortissable se monte donc à 180 000 euros pour l’immobilier, 10 000 euros pour le mobilier. Généralement, l’immobilier s’amortit sur 25 à 30 ans, le mobilier sur 5 à 7 ans.

  • Amortissement immobilier annuel : 180 000 € / 25 ans = 7 200 €.
  • Amortissement mobilier annuel : 10 000 € / 5 ans = 2 000 €.

Au total, l’investisseur déduit chaque année 9 200 euros d’amortissements, auxquels s’ajoutent les charges réelles : taxe foncière, intérêts d’emprunt, frais de gestion. Face à 10 000 euros de loyers, le résultat fiscal frôle le zéro.

Ce schéma fonctionne pour tous types de projets : résidences services, résidence senior, ehpad, et même pour les SCI à l’IS ou les SARL de famille. La mécanique de l’amortissement, simple mais puissante, permet de doper le rendement net d’un investissement en location meublée non professionnelle, sans multiplier les montages complexes.

La loi de finances 2025 poursuit ce cadre avantageux. Les investisseurs profitent d’une stabilité fiscale, à condition de bien manier l’amortissement et de rester attentif à la gestion de la plus-value lors de la revente.

Si l’on devait résumer : l’amortissement en LMNP, c’est la possibilité de placer son argent, de percevoir des loyers, et de voir l’impôt s’effacer, année après année. Un levier discret, mais terriblement efficace, pour faire rimer investissement locatif et sérénité fiscale.

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