Logement humide : démarches et solutions pour constater et traiter l’humidité dans votre habitation

31 décembre 2025

Homme d'âge moyen examine un mur humide dans un salon

En France, plus d’un tiers des logements présentent des traces d’humidité, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. La loi impose au bailleur de louer un logement décent, exempt de problèmes d’étanchéité. Pourtant, rares sont les occupants à connaître la procédure exacte pour faire constater un excès d’humidité et obtenir réparation.

Les conséquences sur la santé et la dégradation du bâti ne relèvent pas seulement de l’entretien courant. Entre responsabilités partagées et diagnostics parfois contradictoires, le parcours pour identifier l’origine et éliminer les désordres reste semé d’obstacles réglementaires et techniques.

Pourquoi l’humidité s’installe-t-elle dans nos logements ?

En France, l’humidité dans le logement touche de nombreux foyers, et les causes sont multiples. Condensation, remontées capillaires, infiltrations d’eau : chaque situation a ses propres origines, mais le constat est toujours le même. Murs mouillés, odeurs qui ne partent plus, dégâts qui s’accumulent sans bruit.

La condensation arrive souvent en tête des coupables de l’humidité à la maison. Une aération négligée, des fenêtres constamment closes, une isolation omniprésente : l’air sature en vapeur d’eau après une douche ou un repas, et finit par se déposer sur les surfaces les plus froides. Moisissures, champignons : la spirale s’enclenche.

À côté, les remontées capillaires sont des adversaires tenaces. L’humidité, puisée dans le sol, remonte lentement dans les murs si aucune barrière étanche n’a été posée lors de la construction. Les maisons anciennes, privées de protection, y sont particulièrement vulnérables.

Quant aux infiltrations d’eau, elles profitent des moindres faiblesses : tuiles poreuses, gouttières bouchées, fissures dans les murs. Une pluie un peu trop insistante et l’humidité s’invite durablement.

Quand la ventilation ne suit pas, la situation empire. L’humidité se répand, colonise les pièces isolées, s’incruste jusque dans le mobilier. Ici, il ne s’agit pas seulement de confort : la santé des habitants est en jeu, avec des allergies et des problèmes respiratoires qui s’installent discrètement.

Reconnaître les signes d’un problème d’humidité chez soi

L’excès d’humidité ne passe pas inaperçu très longtemps. Peinture qui s’écaille, odeurs persistantes, moisissures autour des fenêtres ou dans les coins de la salle de bains : autant d’alertes à prendre au sérieux. Les taches sombres sur les plinthes, le papier peint qui se décolle, le mur qui s’effrite : autant de symptômes d’un problème d’humidité bien installé.

Il existe aussi des indices plus discrets, mais tout aussi évocateurs. Si le taux d’humidité dépasse 60 %, attendez-vous à voir proliférer acariens, insectes, et à ressentir les effets sur l’asthme des plus jeunes. Un logement qui reste difficile à chauffer malgré un radiateur en marche mérite un diagnostic humidité.

Voici quelques signaux qui doivent alerter :

  • Taches noires dans les angles et autour des fenêtres
  • Salpêtre en bas des murs, surtout dans les pièces du rez-de-chaussée
  • Condensation régulière sur les vitres, notamment le matin
  • Odeurs de moisi ou de terre, qui persistent même après aération

Dans la cuisine ou la salle de bain, la buée qui refuse de disparaître ou les traces noires sur les joints révèlent une ventilation défaillante. Dès que plusieurs de ces signes apparaissent, il est conseillé de faire appel à un professionnel pour une expertise humidité. Car derrière chaque marque visible, c’est la santé qui s’expose : allergies, affections respiratoires, invasion de nuisibles.

Quels recours pour les locataires et propriétaires face à un logement humide ?

Un logement humide soulève de vrais enjeux sanitaires et juridiques. Locataire ou propriétaire, chacun a des devoirs et des moyens d’agir. Dès que l’humidité se manifeste, il faut constituer un dossier solide : photos, relevés, échanges écrits avec le bailleur. Faire appel à un professionnel pour un diagnostic humidité apporte une preuve difficilement contestable en cas de litige.

Pour les locataires, informer le propriétaire par courrier est la première démarche. La réglementation oblige le bailleur à fournir un logement salubre, sans humidité préjudiciable. Si le propriétaire tarde à réagir, il est possible de contacter l’ADIL (Agence départementale d’information sur le logement) ou la commission départementale de conciliation. Si la situation l’exige, il reste la voie du tribunal, avec suspension possible du loyer ou prise en charge des travaux nécessaires.

Côté propriétaires, la vigilance est de mise. Un bien touché par un dégât des eaux ou des infiltrations doit être signalé à l’assurance habitation. Plusieurs aides peuvent alléger la facture des travaux : MaPrimeRénov’, subventions de l’ANAH, appui de la CAF. La plateforme France Rénov’ oriente vers les bons professionnels et les solutions adaptées.

Un point ne doit jamais être négligé : l’expertise et la rapidité d’intervention sont les meilleurs alliés pour préserver le logement et la santé de ses occupants. Les démarches peuvent sembler complexes, mais elles visent toutes à retrouver un cadre de vie sain.

Jeune femme utilise un humidimètre dans une salle de bain

Des solutions concrètes pour traiter durablement l’humidité

Traiter l’humidité dans l’habitat nécessite de cibler précisément la cause. Condensation dans la cuisine, remontées capillaires dans les murs, infiltrations d’eau via la toiture ou les fondations : chaque situation appelle une solution sur mesure.

Mettre en place un système de ventilation efficace change tout. La VMC simple ou double flux renouvelle l’air, limite la formation de moisissures, et assainit durablement les pièces humides. Si la circulation naturelle de l’air ne suffit pas, un déshumidificateur ou un absorbeur d’humidité peut soulager ponctuellement, mais il s’agit d’une solution d’appoint, pas d’un remède de fond.

Face aux remontées capillaires, installer une barrière étanche dans les murs ou appliquer un enduit à la chaux donne des résultats efficaces. Pour les infiltrations, il faut réparer les fissures et utiliser des matériaux hydrofuges : plâtre spécifique, peinture anti-humidité, autant d’options pour renforcer la résistance des parois.

Ce tableau récapitule les principaux problèmes et les solutions adaptées :

Problème identifié Solution recommandée
Condensation Installation d’une VMC, aération régulière
Remontées capillaires Barrière étanche, enduit à la chaux
Infiltrations d’eau Réparation des fissures, hydrofugation

Pour venir à bout des moisissures, il convient d’appliquer un traitement antifongique sur les surfaces touchées. L’entretien du logement, le renforcement de l’isolation, la pose de double vitrage et un suivi régulier du bâti permettent d’assurer la qualité de l’air sur le long terme. C’est dans cette combinaison de gestes techniques et de vigilance au quotidien que le logement retrouve son équilibre sain. Quand l’humidité recule, le foyer respire à nouveau.

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